lunedì 11 giugno 2012

Anselm Kiefer legge Arthur Rimbaud

Anselm Kiefer, Le dormeur du val




Arthur Rimbaud, Le dormeur du val [1870]


C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.



Anselm Kiefer legge Arthur Rimbaud, Marine


http://www.college-de-france.fr/site/anselm-kiefer/Seminaire_du_10_Janvier_2011_O.htm

"Io penso per immagini, e in questo le poesie mi aiutano, sono come le boe nel mare e io nuoto da una all'altra. Senza di esse mi perderei".Anselm Kiefer
Arthur Rimbaud, MARINE
Les chars d'argent et de cuivre – 
Les proues d'acier et d'argent – 
Battent l'écume,-- 
Soulèvent les souches des ronces.
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l'est,
Vers les piliers de la forêt,
Vers les fûts de la jetée,
Dont l'angle est heurté par des tourbillons de lumière.

      *** 

Chariots of copper and silver
Prows of silver and steel – 
Thresh the foam, – 
Plough up the roots of the thornback. 

Currents of the heath
And boundless ruts of ebb tide,
Swirl in circles toward the east,
Toward the pillars of the forest, – 
Toward the trunks of the pier,
Its edge struck by whirlwinds of light. 
(Translated by Holly Tannen)

MARINA
I carri d'argento e di rame
Le prue d'acciaio e d'argento
Battono la schiuma, 
Sollevano i ceppi dei rovi.
Le correnti della landa,
E le carreggiate immense del riflusso,
Filano circolarmente verso est,
Verso i pilastri della foresta, 
Verso i fusti del molo,
Che turbini di luce investono in un angolo.


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